A l’annonce du confinement, les entreprises ont proposé à leurs collaborateurs de télétravailler. Proposé, ou plutôt imposé ? Certaines entreprises pratiquaient déjà cette nouvelle forme d’organisation du travail. Elles ont rédigé un accord ou une charte, qui n’avait plus qu’à être redéployé. Pour d’autres entreprises, le télétravail s’est mis en place avec plus de difficultés et un laps de temps très court. Quelle différence entre le télétravail d’urgence et le télétravail régulier ? Est-ce que les façons de travailler ont évolué ? Allons-nous vers une nouvelle organisation du travail ?
Télétravail exceptionnel, télétravail régulier : quelle différence ?
On ne peut pas définir de la même façon le télétravail que vous avez connu à partir de mi-mars à celui qui se pratique tout au long de l’année. A l’annonce du confinement, le télétravail a été imposé, il devait se pratiquer à temps plein, à domicile, sans période de retour au bureau ni la possibilité de le pratiquer dans un espace de coworking.
Ce télétravail exceptionnel n’était pas préparé, autant pour les employés que pour les employeurs. Les entreprises ont dû équiper leurs collaborateurs en un temps record : mise à disposition d’ordinateurs et d’outils pour faciliter les échanger et le partage d’informations, accès au serveur à distance, renvoi sur les lignes téléphoniques. La situation a pu se vivre difficilement pour certains, et notamment ceux qui sont moins familiers des technologies de la communication.
Les entreprises n’ont pas eu le temps de préparer cette nouvelle forme d’organisation du travail, ce qui est pourtant indispensable pour le bien-être de leurs collaborateurs : pour éviter le risque d’isolement, la surcharge de travail, la mauvaise gestion de l’autonomie ou encore le management à distance. L’employeur doit normalement s’assurer que les missions de ses collaborateurs puissent être accomplies de manière efficace à distance. Il doit également veiller à ce que le dialogue entre collaborateurs se maintienne, afin d’éviter les malentendus, les incompréhensions, les retards. L’employeur est dans l’obligation d’organiser un entretien annuel portant sur les conditions d’activité du salarié et sur sa charge de travail. C’est ce que nous expliquer Capital dans l’article “Télétravail : de l’exceptionnel au régulier, quels changements ?”.
On en a déjà parlé dans certains de nos articles, les salariés en télétravail peuvent également travailler dans un espace de coworking, afin de rompre avec l’isolement et maintenir du lien social. A lire dans “Plusieurs bonnes raisons de choisir le télétravail”.
Quelles sont les nouvelles tendances du télétravail ?
39% des personnes ayant essayé le télétravail veulent le poursuivre plusieurs jours par semaine. C’est ce qui ressort d’un sondage Ipsos réalisé en avril. 5 000 salariés interrogés en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ont été interrogés. 12% d’entre eux souhaitent instaurer le télétravail à temps complet. Cette expérience a été vécue positivement par 84% des télétravailleurs réguliers. Vous pouvez retrouver ce sondage dans l’article “Coronavirus : le télétravail plébiscité par les salariés français”.
Ces chiffres nous montrent bien que les français veulent changer leurs habitudes et aller vers de nouvelles façons de travailler. Les outils de partage d’informations et de communication ont explosé durant le confinement. Ils nous ont permis de travailler de chez nous. Encore aujourd’hui, nous utilisons ces logiciels pour travailler de n’importe quand, n’importe où, sur n’importe quel terminal. C’est le concept d’ATAWAD “Any time, any where, any device”. C’est un pas en avant dans l’évolution de l’organisation du travail. Il faut encore faire évoluer les mentalités sur le surprésentéisme au travail. Être absent de son lieu de travail n’est pas négatif, les télétravailleurs doivent simplement être accompagnés dans l’organisation de leur travail à distance, tout en faisant preuve d’une plus grande flexibilité. Employeurs et employés, nous nous adaptons au monde qui nous entoure.
François Guilbert est Directeur Conseil Associé chez Neoweb, une agence digitale.
“ Deux jours avant l’annonce du confinement, toute l’équipe est passée en télétravail à 100%. Ce n’était pas une nouveauté pour nous, puisque chaque collaborateur le pratique déjà une journée par semaine. Tous nos outils sont déjà en ligne, nous n’avons pas rencontré de grandes difficultés dans la mise en place de cette organisation du travail. Par contre, avec un peu de recul, nous nous sommes aperçus que le télétravail à temps plein pouvait être compliqué pour le suivi de projets ou de ressources. Nous avons mis en place quelques rituels, notamment une réunion d’équipe tous les matins pour rythmer la semaine. Aujourd’hui, nous sommes sur une organisation intermédiaire : chaque collaborateur vient au bureau 2 jours par semaine.
On réfléchit à la pratique du télétravail en espace de coworking pour nos équipes, soit pour nos collaborateurs qui vivent loin, soit pour recruter de futurs collaborateurs. On s’est rendu compte que le confinement a eu un impact négatif sur le moral de certaines personnes qui se sentaient isolées. En imaginant une journée de présence obligatoire dans nos locaux, certains collaborateurs pourraient travailler le reste de la semaine dans le même espace de coworking. Cela leur permettrait de faire moins de trajet entre le bureau et le domicile, tout en se réunissant dans un troisième lieu. “
Et d’ailleurs, travailler dans un espace où dominent les échanges, les rencontres, les collaborations, cela participe aux nouvelles façons de travailler. Avez-vous pensé à pratiquer le télétravail dans un espace de coworking ?