Rencontre avec Elisabeth Smagghe !

La Station, c’est une communauté qui s’agrandit chaque jour, composée de coworkers et de makers. Ils sont étudiants, porteurs de projets, indépendants, formateurs, communicants, marketeurs, bricoleurs, passionnés. Ils se rencontrent, échangent, collaborent. Rencontre avec l’une de nos stationautes, Elisabeth Smagghe, en coworking plusieurs jours par semaine à La Station depuis le mois de Février. 

Généalogiste et paléographe, passionnée par son métier, Elisabeth Smagghe est “tombée dedans en étant petite”. Alors qu’elle était collégienne, en classe de quatrième, son professeur lui a demandé de réaliser une frise avec des graphiques démographiques, des courbes pour retracer des naissances, des décès, etc. “Pour faire des comptages, j’ai touché des documents originaux. Le fait de toucher le papier m’a transformé à l’époque”. Elle se définit comme historienne de la famille et spécialiste des écritures anciennes. 

 

“ L’histoire s’est faite avec les hommes et les femmes.”

Généalogiste familiale et paléographe, son travail est de rechercher des ancêtres. Elle aime dire qu’elle est “détective de l’histoire”. Elle rencontre ses clients, récolte les informations qu’ils possèdent, s’informe aux archives municipales, départementales, familiales. Elle récupère alors le livret de famille, le contrat de mariage et tout autre document qui lui permet d’avancer. Ensuite, elle mène son enquête : qu’est-ce que les personnes ont fait, quel métier, dans quel lieu vivaient-ils ? C’est comme ça qu’elle construit son squelette. Son travail permet de retrouver plus d’informations sur l’individu, ce qu’il a représenté dans l’histoire. “Chacun a une histoire à raconter” nous explique-t-elle. Elisabeth Smagghe travaille pour les particuliers, et aussi pour les administrations. Par exemple, elle a collaboré avec une mairie qui voulait la transcription d’un document pour savoir comment la ville s’est recréée. “On apprend plein de choses avec mon activité. Certains dossiers sont plus compliqués que d’autres. Il existe des hommes et des femmes qui restent dans le même village pendant 200 ans, et d’autres sont de grands voyageurs. Chaque histoire est unique.” 

Elisabeth Smagghe a collaboré avec une famille qui construisait son arbre généalogique. Ils sont remontés jusqu’aux arrières-parents. Ils avaient besoin de son expertise pour vérifier les informations et remonter plus loin, pour mieux comprendre comment leur famille s’est construite. Autre dossier sur lequel elle a travaillé : un homme qui a été retrouvé à 18 moins dans un lieu public. Il souhaitait comprendre pourquoi il avait été abandonné. Elisabeth a alors mené son enquête pour retrouver des documents et croiser des informations : la justice, la prison, l’assistance publique, pour débloquer la situation.

 

L’arrivée d’internet et de ses outils a bouleversé le métier de généalogiste

D’un projet scolaire à plus de 15 ans d’expertise : la généalogie familiale, bien plus qu’une passion ! 

“J’ai suivi un DEA d’Histoires Modernes. J’ai appris la paléographie durant mes études, ce qui me permet aujourd’hui de lire des documents du 16ème ou 17ème siècle. J’ai intégré une association d’archéologie. J’allais sur les chantiers de fouilles, j’étudiais les documents. J’ai commencé en tant que bénévole puis je suis devenue salariée. En 2001, je me suis mise à mon compte et j’ai créée Actes and co. En parallèle, j’ai animé une chronique généalogiste de 2006 à 2009 sur France 3 dans l’émission C’est mieux le matin. Tous les jeudis matin, j’expliquais sur le petit écran l’origine de votre nom de famille”.
L’arrivée d’internet et de ses outils a bouleversé le métier de généalogiste et a conduit Elisabeth à fermer son entreprise en 2015. Avec la numérisation des documents BMS (Baptême, Mariage, Sépulture), toute la population peut y avoir accès de chez soi, plus besoin de se déplacer ni d’avoir les originaux en main propre, les documents sont plus clairs à comprendre. Les généalogistes professionnels doivent alors se renouveler, en proposant des recherches d’histoire de la famille : que faisaient-ils, existe-t-il des actes notariés… 

Quand vous recherchez à mieux comprendre l’histoire de votre famille, vous allez commencer l’enquête de chez vous, et faire appel à un généalogiste dès que vous avez envie d’en savoir plus. C’est à ce moment que ces professionnels font leur apparition. Elisabeth l’a bien compris, et en janvier 2019, elle relance son activité. Cette stationaute travaille en lien avec le réseau de la Chambre des généalogistes professionnels. Elle s’est spécialisée à partir du 16ème siècle, notamment dans les anciennes provinces de Flandres, Picardie, Artois, Hainaut, ce qui correspond aujourd’hui à la région Hauts-de-France et à la Belgique. 

La généalogie se pratique aussi dans un espace de coworking

Elisabeth Smagghe utilise un bureau à La Station plusieurs fois par semaine. Elle travaille aussi de son domicile, et se déplace dans les bibliothèques et les archives pour rechercher des documents. Elle choisit son lieu de travail en fonction de sa mission. A La Station, elle vient pour faire ses recherches sur internet, pour avancer sur le volet administratif et pour décrire des documents anciens grâce à sa spécialité : la paléographie. L’espace de coworking lui permet de ne pas être seule chez elle, de rencontrer d’autres travailleurs indépendants, d’échanger, de collaborer et de faire partie d’un écosystème. 

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