Après avoir rencontré plusieurs coworkers aux parcours divers et variés – la généalogie, le paysage, l’événementiel, le textile – nous rencontrons aujourd’hui une artiste plasticienne et également makeuse. Ancienne architecte, Dorothée Vantorre est fondatrice de la marque Les Folles Marquises et plasticienne. Revenons sur son parcours !
Après une année d’histoire de l’art, Dorothée a suivi des études d’architectures à Lille. Elle a ensuite intégré une agence d’architecture à Calais. Cette expérience lui a permis de se rendre compte qu’elle préférait travailler à son compte plutôt que d’avoir un patron, et que le milieu du bâtiment ne lui plaisait pas. « J’ai besoin de contrôler le process de création à A à Z. Dans le milieu du bâtiment, il y a beaucoup de normes, de nombreux intervenants. Le projet n’est jamais comme on l’a imaginé, c’est frustrant. Lorsque je créée un bijou, j’obtiens ce que j’ai imaginé puisque je contrôle tout le processus, du dessin à la fabrication. »
Dorothée fabrique des bijoux à petite échelle depuis qu’elle est étudiante. Elle les vend sur les marchés de noël et sur internet. Elle s’amuse à comparer le bijou au bâtiment. Pour les deux, il y a un processus de création et de fabrication, seule l’échelle est différente « On est plus dans la création que dans les normes, les descriptifs. L’architecture c’est beaucoup d’administratif ».
Dorothée abandonne l’architecture pour créer sa propre entreprise !
Après deux années d’expérience en agence d’architecture, Dorothée écrit un livre sur le modelage, sorti en 2011 « Monstres et figurines en pate polymère ». Cet ouvrage est publié en plusieurs milliers d’exemplaires. Après avoir quitté son travail, bien décidée à créer des bijoux, elle intègre une couveuse d’entreprise. En 2013, Dorothée créée son entreprise Les Folles Marquises. Elle imagine, dessine et fabrique tout type de bijoux : des boucles d’oreilles, des bracelets, des bagues, des pendentifs, le tout en pâte polymère.
« Avec la création de mon entreprise, j’ai pu développer les personnages emblématiques de ma marque : des poupées issues de différentes cultures, de diverses inspirations. J’ai également pu développer le process de création. Je dessinais et découpais à la main. Puis, j’ai trouvé du plastique sur quoi imprimer : je suis passée du dessin main au dessin sur ordinateur. Ensuite, je me suis intéressée au laser pour la découpe de mes bijoux. C’est à cette période que j’ai découvert les FabLabs, d’abord à Calais puis à Saint-Omer, à La Station ».
La fabrication étant plus rapide, Dorothée produit plus en moins de temps. Elle profite de cette opportunité pour se diversifier et créer des produits hommes : des boutons de manchettes. Elle travaille également avec des entreprises et des collectivités. « Le travail au laser me permet de produire à plus grande échelle, je peux proposer des produits dérivés de logos par exemple, je travaille sur des commandes très variées. » Dernièrement elle a créé un bijou en hommage au dragon de Calais. Sa présence sur la toile lui permet également de toucher des acheteurs du monde entier, elle travaille actuellement avec les Etats-Unis, le Canada ou encore l’Allemagne.
Fabriquer un bijou passe par un process de création !
Lors de notre rencontre, Dorothée parle souvent de process de création et de fabrication. Voici comment elle procède :
# Etape 1 : « J’ai toujours un carnet de croquis avec moi, dès que j’ai une idée je la note ! Parfois, mes dessins ne sont pas jolis, mais ces croquis me permettent de ne pas oublier mes idées, que je réutilise parfois un ou deux ans plus tard. »
# Etape 2 : Dorothée reprend ses croquis et les redessine sur ordinateur, via un logiciel de dessin vectoriel. Cela lui permet d’ajouter des détails si besoin. Son dessin vectorisé peut ensuite s’adapter à plusieurs tailles et s’utiliser pour plusieurs bijoux.
# Etape 3 : Dorothée créée un prototype de son bijou, avant de le produire en séries. Ce process lui permet de retravailler son bijou, d’ajouter un détail, de vérifier la taille etc…
# Etapes 4, 5, 6 : Après arrivent la phase de montage, la prise de photographies, la commercialisation, la mise en ligne etc…
Pour 2021, une nouvelle orientation pour Dorothée
Dorothée fait de la sculpture depuis quelques années, en parallèle de la création de ses bijoux.
« Je souhaiterais que la sculpture prenne la première place et que les bijoux deviennent des produits dérivés. Je sculpte des personnages en pâte polymère. Mes bijoux pourraient se rapprocher de mon univers : de mes sculptures ou de mes illustrations. Le laser me permet de produire à l’infini, mais ça nuit à ma créativité, ça ne me pousse pas à me renouveler. Il faut que je dessine plus souvent et que je progresse. La sculpture c’est ce qui m’éclate et m’apaise, j’ai enfin accepté que j’étais plus une artiste qu’une cheffe d’entreprise ». Dorothée s’intéresse aussi à l’impression 3D. A suivre !
Retrouvez son travail sur son site internet Les Folles Marquises.