Eco efficience, efficience énergétique, performance énergétique, ce sont des termes proches mais qui n’ont pas tout à fait la même signification. Nous allons les définir pour ensuite comprendre les enjeux de l’efficience et de la performance énergétique dans l’industrie.
L’éco-efficience, c’est le fait qu’une entreprise utilise moins de ressources naturelles dans son processus de production tout en obtenant la même quantité de produits. Une définition que vous pouvez retrouver dans l’article Eco-efficience. L’efficience énergétique ou efficacité énergétique, c’est “la capacité d’atteindre des objectifs de production tout en réduisant les impacts écologiques et l’usage des ressources, en particulier en matière d’énergie” (Source : Biosphère). La performance énergétique, ce sont les “résultats quantifiés de la consommation d’énergie d’une organisation, d’un bâtiment, d’une installation ou d’un produit” ( on en parle juste ici ).
Industrie : projet de neutralité carbone pour 2050.
L’industrie est l’un des secteurs qui émet le plus de gaz à effet de serre en France. Un quart de la consommation d’énergie et un tiers de la consommation d’électricité du pays sont également consommés dans ce secteur. “Ce qui consomme le plus d’énergie, ce sont les procédés thermiques (four, séchoir). Les besoins thermiques représentent 60% de l’énergie fossile consommé dans l’industrie” explique Christophe Debard, président d’Allice dans l’article Performance énergétique : les industriels ont tout à y gagner. Face à ce constat, au changement climatique et ses conséquences sur notre environnement, il est important de mieux consommer ses énergies. “En France, les économies d’énergie sont l’un des axes prioritaires de la transition énergétique (…] Elles sont également essentielles pour réduire la facture énergétique de la France, ainsi que le déficit de la balance commerciale. »
La France s’est fixée un objectif de neutralité carbone d’ici 2050 dans le projet de loi relatif à la transition écologique pour la croissance verte, porté par Ségolène Royal. Cette neutralité va se faire en plusieurs étapes selon cet article Action de la France pour l’efficacité énergétique :
“ Une diminution de 30% de la consommation d’énergies fossiles en 2030. Une diminution de 20% de la consommation d’énergie finale en 2030 par rapport à 2012. Une diminution de 50% de la consommation d’énergie finale en 2050.”
Les industriels étudient déjà plusieurs pistes :
– L’efficacité énergétique, soit la réduction de l’énergie requise par unité de production pour réduire le cout et le volume,
– La décarbonation : remplacer les énergies par d’autres énergies à faible émission de carbone,
– La flexibilité énergétique en adaptant son l’utilisation de l’énergie au marché
Performance énergétique : quels enjeux pour les industriels ?
Pour le secteur industriel, maitriser sa consommation énergétique est un réel enjeu de compétitivité pour maintenir son activité sur le territoire. Cela permet de réduire des coûts et de faire des économies d’énergie avec des procédés plus sobres en énergie, d’améliorer sa performance industrielle, de maitriser son approvisionnement, de diminuer son empreinte carbone en utilisant des matières premières qui permettent de minimiser les rejets et de s’engager dans une démarche de responsabilité environnementale. Les entreprises industrielles ont démarré cette transition avec le recyclage de matériaux, la revalorisation des énergies perdues, l’installation de panneaux solaires, ou encore l’utilisation de l’eau de pluie. Certains industriels souhaitent passer du gaz à l’électricité, se fournir en gaz vert ou partent vers des technologies innovantes. C’est le cas d’EQIOM, qui prévoit le captage de CO2 à Lumbres puis sa séquestration en Mer du Nord, afin d’atteindre la neutralité carbone de la cimenterie. Pour en savoir plus, lisez l’article Eco-efficience.
Autre exemple de piste étudiée par les industriels : la digitalisation. Les industriels peuvent mesurer et suivre leur consommation d’énergie. Avec la data, ils traquent l’électron de son arrivée jusqu’en bout de chaine, avec un suivi en temps réel permettant de réagir très rapidement. L’objectif : réduire leurs coûts énergétiques en investissant, par exemple, dans des équipements énergétiquement plus performants et/ou en innovant sur leur technologie.
Les industriels s’interrogent de plus en plus sur leur consommation d’énergie. Généralement, un premier projet en amène un autre, puis un autre. L’accès aux financements est une tout autre question. De nouveaux modèles de financement ont vu le jour, basés sur le dispositif CEE (Certificat d’Economies d’Energie). Les industriels bénéficient aussi de réductions de facture énergétique. Une grande thématique qui pourrait être abordée dans un prochain article.