Low-tech : solution d’avenir ou philosophie de vie ?

 

 

Innovation, objets connectés, bureau autonome… Le high-tech est au cœur de notre société ! Nous voulons le dernier smartphone, le dernier ordinateur, la dernière innovation… Mais comment sont fabriqués ces objets ? Est-ce qu’il n’existerait pas une technologie alternative ? Le low-tech, n’est-ce pas une solution pour faire face aux ressources qui diminuent de jour en jour ? Cette forme d’innovation respecte les principes de résilience, d’écologie et d’économie circulaire. On vous propose de comprendre un peu mieux cette technologie !

 

Définition et histoire.

Le low-tech est un concept né dans les années 1970 avec l’économiste britannique Ernst Friendrich Schunacher. Si vous voulez en apprendre davantage sur cet homme, je vous laisser aller voir sa biographie
Le low-tech se définit comme une « basse technologie », à l’opposé du high tech. C’est une technologie simple, pratique, économique et accessible à tous. On peut par exemple fabriquer ou réparer des objets à partir de ce que l’on a. La fabrication est locale, plus proche de l’artisanat que de la production industrielle. Les ressources utilisées peuvent être de la terre, de la paille, de la laine, de l’eau, du bois ou encore de la pierre. Fabriquer un four solaire pour son jardin est du low-tech. D’ailleurs, si vous souhaitez fabriquer le vôtre, suivez ces conseils.

 four solaire

 

# Quel avenir pour le low-tech ?

Actuellement, la société se soucie de plus en plus de l’avenir de notre planète : dérèglement climatique, urgence environnementale, diminution des ressources. Et s’il fallait changer notre mode de production et de consommation ? Nos ressources ne sont ni renouvelables ni infinies. Le low-tech pourrait être une solution d’avenir. L’ingénieur Philippe Bihouix explique dans l’article Bientôt l’âge d’or des low-tech ? :
« Plus on va vers des objets technologiquement enrichis, avec de l’électronique intégrée, des alliages de métaux ou des matériaux composites moins facilement recyclables, plus on s’éloigne de l’économie circulaire, ce qui est le but d’une économie plus low-tech ».

Cette économie suscite de plus en plus d’adaptes dans différents domaines. Dans l’informatique par exemple, ils utilisent les logiciels libres pour être autonomes avec le matériel internet, également pour pouvoir plus facilement redévelopper des systèmes d’exploitation d’anciens ordinateurs. Dans l’agriculture, on parle de low-tech avec le développement de solutions techniques comme l’agroécologie, la permaculture ou le maraîchage biologique intensif.

Un Low-Tech Lab a été créé en France pour recenser toutes les initiatives de cette technologie. L’une d’entre elles, c’est le catamaran ambassadeur « le nomade des mers ». Il a parcouru le globe pendant trois ans à la recherche des meilleures initiatives. Ce bateau est autonome en eau, énergie et alimentation avec une serre hydroponique ou encore un pédalier multifonctions… Son navigateur, Corentin de Chatelperron, explique dans l’article Le low-tech : une technologie d’avenir ? :
« Nous avons commencé par ratisser internet, lire des bouquins et passer des coups de fil pour lister les meilleures inventions low-tech autour du globe. Et rapidement, tout un monde s’est ouvert à nous : un monde de débrouille, d’entraide, de connaissances, de systèmes D. En Afrique de l’Ouest, par exemple, les problèmes d’accès à l’électricité ont poussé les habitants sur place à fabriquer des éoliennes à partir de moteurs électriques récupérés sur de vieilles photocopieuses (…) »

 

# Des initiatives dans les FabLabs ?

Plus localement, où retrouver ces initiatives ? La philosophie du low-tech est au cœur du mouvement des makers. On se forme, on fabrique, on prototype, on partage, on expérimente dans un FabLab. C’est un lieu où prône le « Do it Yourself » : à La Station, des makers ont construit leur propre borne d’arcade à partir d’une table basse, d’autres ont fabriqué des sacs à vrac, des pochoirs pour des peintures, des bracelets en cuir, des parures de draps…

 

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Les makers fabriquent sous les principes du low-tech, avec des matériaux peu onéreux ou de récupération, qui peuvent se réparer. On utilise moins de ressources pour une empreinte carbone plus faible. « C’est aussi une technologie plus accessible pour toutes les étapes : pour la fabrication, l’utilisation, la réparation, la revalorisation » nous explique Simon Guegaden, FabManager à La Station. « Un exemple de low-tech que nous proposons au FabLab, ce sont les navires que nous réalisons en atelier. La mise en œuvre est assez simple pour tous. Ils sont fabriqués en polypropylène et en contre-plaqué. La coque est identique pour les deux modèles que nous proposons. C’est le moyen de propulsion qui change. Dans un cas, il s’agit d’une roue à aube actionnée par un élastique, dans l’autre cas, il s’agit d’une bougie qui chauffe un serpentin en cuivre pour générer de la vapeur. Les matériaux se travaillent facilement et permettent donc une mise en place facile par tout public, même les enfants. Ça permet également de découvrir quelques notions fondamentales de la physique (notamment pour le bateau pop-pop). Le low-tech n’est pas une technologie uniquement tournée vers l’avenir, mais à utiliser dès aujourd’hui. Il faut toujours être le plus efficient possible pour conserver les ressources de notre planète. Pas besoin d’une machine à gaz pour réaliser des actions simples. Pour moi, il faut trouver le bon niveau de technologie adapté à l’objet et à son objectif. Pour conclure, je dirais que nous n’avons pas forcément besoin d’excuse pour apprendre ou apprendre à faire, mais le low-tech en est une excellente. »

Si vous avez envie d’en savoir plus sur cette technologie, découvrez le hors-série de Socialter L’avenir sera Low-tech, à lire également ici. Vous pouvez aussi découvrir ces innovations low tech qui vont rendre notre mode de consommation plus viable

 

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