Qui ose vraiment ? Est-ce que les nouvelles façons de travailler aujourd’hui nous permettent d’innover ? Essayer sans avoir peur de l’échec, est-ce pour tout le monde ? Les entrepreneurs nous inspirent, est-ce suffisant pour décider d’entreprendre ? Différents sujets qui ont été abordé le 18 novembre dernier lors de notre conférence organisée dans le cadre du week-end inaugural de La Station.
Designers, entrepreneurs, acteurs de l’écosystème d’innovation et habitants du Pays de Saint-Omer étaient présents pour cet événement, pour venir écouter nos invités : Arnaud Blanck, Designer Fondateur de AK design, ex-directeur du design chez Decathlon international, Emmanuelle Flahaut-Franc, Co-auteure du livre « Intro the French Tech » et David Lacombled, Président de La Station, Président de La Villa Numeris. Retour sur ce temps fort dédié à l’innovation.
Quelle définition de l’innovation ?
Innovation économique, sociale, technologique, mais aussi innovation d’usage, de produits, de procédés, l’innovation est un terme très large qui a été abordé lors de cette conférence. Il faut d’abord bien comprendre ce que veut dire innovation. Et pour cela, il ne faut pas confondre avec invention. Deux termes qui ont en commun la nouveauté. Une invention est une idée créative qui se concrétise, alors qu’une innovation est un nouveau produit introduit avec succès sur un marché. Plus concrètement, une innovation est une invention qui rencontre un marché. Une innovation se construit sur une invention, alors qu’une invention ne donne pas forcément lieu à une innovation. Tout le monde peut innover, il ne faut pas être ingénieur pour ça. Il faut simplement oser innover. Les histoires d’autres entrepreneurs peuvent parfois nous inspirer.
“Si je vous raconte mon histoire, c’est pour qu’elle serve à la réussite d’autres entrepreneurs”
C’est le témoignage de Thierry Petit, fondateur de Showroomprivée.com. Emmanuelle Flahault-Franc a rencontré 50 entrepreneurs français. Elle a partagé avec nous les témoignages de ces rencontres, pour que chacun puisse se faire une idée de ce parcours semé d’embûches. Le cofondateur de Baby sittor, Maxence Coisne explique dans l’ouvrage Into the french tech : “ Il faut oser quelque chose de nouveau deux fois par jour. Il n’y a qu’un seul moyen de savoir si on a raison ou pas, c’est d’essayer”. Axel Dauchez, PDG et fondateur de Make.org, ancien DG de Deezer et ancien Président de France Publicis a souhaité créer une start-up “pour régler un problème, pas pour créer une boîte”. Pour innover, il faut créer un produit simple, qui fonctionne, et développer une offre adaptée à sa clientèle. C’est ce qu’a fait My Little Paris.
“ Ce qui compte, ce n’est pas l’idée, mais la réalisation”
Autre histoire, celle du fondateur de Vide Dressing. Il voulait créer une startup dans un secteur qui fonctionne, mais il ne connaissait rien à la mode. Sa femme, les copines de sa femme et les copines des copines de sa femme avaient des pièces de créateur mais elles ne savaient pas comment les vendre. C’est comme ça qu’il a créé la première plateforme de vente de pièces de créateurs : Vide dressing. Entreprendre se fait à plusieurs, c’est aussi ce qu’on peut découvrir dans l’ouvrage Into the French Tech : “Pierre Kosciusko-Morizet, cofondateur de PriceMinister, nous l’a dit : ce qui compte, ce n’est pas l’idée, mais la réalisation. Or la réalisation dépend rarement de l’entrepreneur seul, il lui faut une équipe solide et efficace pour mener à bien son projet”.
Innovation, quelle place pour le design ?
Le design s’inscrit également dans l’innovation et les nouvelles façons de travailler. Selon Wikipédia, “ le design thinking est une méthode de gestion de l’innovation élaborée à l’université Stanford aux États-Unis dans les années 1980 par Rolf Faste. Il se veut une synthèse entre pensée analytique et pensée intuitive. Il fait partie d’une démarche globale appelée design collaboratif. Il s’appuie en grande partie sur un processus de co-créativité impliquant des retours de l’utilisateur final. Contrairement à la pensée analytique, le design thinking est un ensemble d’espaces qui s’entrecroisent plutôt qu’un processus linéaire ayant un début et une fin.”
Selon medium.com, il s’agit d’un “processus utilisé par les designers pour innover à partir d’usages existants ou à inventer. Il n’existe pas de recette miracle à suivre qui garantirait le succès à tous les projets, mais il existe néanmoins une démarche permettant d’amener à la réussite d’un projet de design.
ÉTAPE 1 : Empathize (compatir)
Un aspect très caractéristique du design thinking est qu’il est centré sur l’humain. Il a pour mission d’organiser ses solutions autour des gens, des utilisateurs ou consommateurs.
ÉTAPE 2 : Define (définir)
Cette seconde étape consiste simplement à reformuler la problématique en quittant le traditionnel questionnement “comment faire” pour se demander “pourquoi faire?”.
ÉTAPE 3 : Ideate (imaginer & concevoir)
Pour explorer et créer de nouvelles possibilités, il faut utiliser ce que l’on appelle “la pensée divergente”. La pensée divergente consiste à multiplier les options pour créer des choix, autrement dit, générer un maximum d’idées afin d’augmenter la possibilité de trouver la bonne solution.
ÉTAPE 4 : Prototype (prototyper)
Le prototypage est une étape clé du process du design thinking. Il possède un pouvoir fédérateur très puissant : c’est la démonstration par la preuve.
Réaliser des prototypes, ébaucher, maquetter, modéliser ou construire accélère l’avancée du projet et permet d’explorer plusieurs idées en parallèle.
ÉTAPE 5 : Test (tester)
Enfin, la dernière “étape” du processus d’un projet design est de tester.
Lancer le projet ou le prototype est l’opportunité d’apprendre en sollicitant des retours des utilisateurs et d’itérer sur le produit, service ou expérience conçue.”
On l’a dit auparavant, aujourd’hui on entreprend, on teste, on échoue et on réessaie. On développe également les approches collaboratives et créatives. Le design thinking en est la preuve. Cette démarche, qui est né dans les années 50 aux Etats-Unis, permet de participer au développement d’un projet innovant. L’idée est de réunir toute une équipe, différents talents avec des compétences complémentaires pour échanger et stimuler leur créativité autour d’un projet.
Avec une problématique bien défini en amont, ils trouvent des idées et répondent à une problématique en un temps record. Imaginez, professionnels du marketing, ingénieurs et designers qui échangent dans une même pièce sur le développe d’un produit ou d’un service. C’est du prototypage d’idées. Pour Arnauld Blanck, le design a une place importante dans une démarche entrepreneuriale.
Une idée par jour, c’est l’ambition de La Station. Quelle est la votre ?