En 2019, lors de nos Afterworks, nous avons rencontré ceux qui innovent dans la région de Saint-Omer !

Quand des idées neuves naissent et se développent, ce sont autant d’histoires d’entrepreneurs et de créateurs, racontées avec passion par celles et ceux qui se lancent ou se relancent. L’origine de l’idée, la naissance d’un produit, les questions de financement, les pivots nécessaires, les difficultés techniques ou la gestion de la croissance, le management, les trajectoires sont multiples et toujours instructives. Retour sur ces témoignages… 

 

Certains innovent par leur produit …

 

Passionné de nautisme, Jean-Luc Vanoise, le fondateur de Fendertex, a créé en 2014 un pare-battage textile pour yachts. Le parre-battage est le système de protection des coques des bateaux permettant d’éviter que des chocs entre eux ne les endommagent lors de manoeuvres ou simplement lorsqu’ils stationnent en zone portuaire. Cette innovation brevetée offre aux propriétaires de bateaux un pare-battage léger, facile à stocker, résistant et facile à maintenir. Par rapport aux offres existantes, le produit proposé répond à plusieurs problèmes et la technologie est maîtrisée. Cela ne suffira pas pour convaincre immédiatement, ce qui illustre parfaitement une difficulté majeure pour ceux qui innovent : la commercialisation et en particulier ce qu’on appelle l’adéquation produit / marché. Pour Jean-Luc, le déclic viendra lors d’un salon professionnel, lorsqu’il a constaté – après de nombreuses phases de doutes – que le produit correspondait à un segment de cible : les propriétaires de grands et très grands bateaux de plaisance. Il faut du temps pour trouver son marché, il faut beaucoup écouter pour comprendre son marché. C’est une phase plus complexe qu’il n’y paraît, notamment à cause du trop fameux biais de confirmation qui nous fait souvent privilégier les informations confirmant nos idées ou nos hypothèses et à mettre de côté des hypothèses ou des informations jouant en défaveur de nos conceptions. Ecouter son marché, c’est très bien. Prendre le temps pour le faire, c’est nécessaire. Reste à financer cette période, trouver les moyens “d’acheter du temps”. Autre question essentielle de l’innovateur. Cette question, Christophe Cathelain se l’est sans doute posée au moment de décider d’avancer sur le projet de conception d’un “boulon connecté” : le C-Bolt. Un boulon connecté, c’est un boulon qui communique des informations depuis son emplacement : structure industrielle sensible, plateforme pétrolière, centrale nucléaire… autant de zones difficiles d’accès ou pour lesquelles les questions de suivi et de sécurité sont critiques. L’histoire du C-Bolt, c’est aussi une histoire d’écoute : le projet a pour origine l’idée d’un collaborateur de l’équipe commerciale qui comprend une expression de besoin et la transforme en idée innovante. C’est aussi une implication des talents internes à l’entreprise qui permet au projet son développement. 

 

Le travail d’ingénierie a ensuite précédé puis accompagné les questions de développement commercial. C’est un partenariat avec un acteur à l’étranger qui permettra au C-Bolt de se diffuser, notamment à l’international. 

 

D’autres innovent par leurs méthodes de management

Lorsqu’ils reprennent une entreprise de négoce (de pommes de terre) Benoît et Pascale Decoene, ils savent qu’ils n’achètent pas seulement une entreprise mais aussi une équipe d’hommes et de femmes qui vont porter un projet de transformation technique et organisationnel. Qu’on l’appelle “management libéré” ou autrement, la philosophie consiste notamment à supprimer les niveaux hiérarchiques, à responsabiliser et à autonomiser les collaborateurs. Ces idées qui peuvent être mises en oeuvre jusqu’au recrutement des nouveaux collaborateurs. A les entendre raconter l’histoire de cette reprise “en couple”, on a le sentiment que ce choix du mode collaboratif est un élément majeur du succès rencontré par “Maison Canler”. 

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Marketing et techno web, de nouveaux marchés et de nouveaux métiers

Quand Yann Decoopman explique son parcours, on comprend rapidement qu’il va falloir s’accrocher un peu pour bien suivre : SEO, affiliation, approche itératives industrialisées  sont les mots clés concentrés dans la toute première phrase. On comprend aussi qu’il est toujours question de vitesse et de qualité d’exécution dans toutes les tâches de l’entreprise, à tous les niveaux. Yann a créé North Star Network en 2017 avec l’ambition de devenir l’un des acteurs majeurs de son marché. L’innovation ici se situe à un niveau spécifique : il s’agit pour Yann et son équipe de créer des outils qui permettent d’automatiser le plus possible absolument tout ce qui pourrait l’être. En informatique, les développeurs savent qu’ils peuvent créer leur propre boîte à outils. On est dans une démarche d’industrialisation qui s’apparente à un jeu innovant !

 

Le développement commercial avec une base open source… 

La Station a reçu Julio Pottier, entrepreneur d’un type différent. Julio a créer un outil logiciel qui permet d’améliorer la sécurité des systèmes informatiques. Jusque là rien d’étonnant, ça l’est davantage pour les non initiés comme nous quand on constate qu’il a développé l’ensemble à partir de briques open source disponibles (WordPress) et gratuites, elles mêmes maintenues et développées par une communauté de développeurs qui contribuent au projet. Cette forme d’entrepreneuriat est en réalité très répandues et des très grandes entreprises se développent aujourd’hui sur ce modèle. 

 

Entreprendre à 20 ans, c’est possible !

Le mythe de l’étudiant qui a une bonne idée et qui démarre son entreprise dans le garage familial a vécu. C’est vrai que l’image a un peu vieilli et pourtant, c’est un peu ce qui est arrivé à Aurélien Chiquet et un de ses ami, alors qu’ils étaient encore étudiants en École de Commerce. Oser se lancer, sans expérience du métier et dans une domaine d’activité – la publicité par l’objet – très concurrentiel, relève d’un pari un peu fou. L’innovation dans ce cas n’est pas dans le produit, pas davantage dans le management mais plutôt dans les stratégies commerciales. Et ça marche puisque Pimp My Team est aujourd’hui dans le Top 20 du marché en France. 

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Partir d’une idée avec un ami, se retrouver devant une page blanche, c’est aussi ça être entrepreneur innovant. C’est très exactement ce qui est arrivé à Jan de Lobkowicz. Il a imaginé Billee, une application permettant de payer par mobile au restaurant. Là où il y a une douleur, il y a un business. Terminées les files d’attentes interminables pour payer son repas à 13h50. Payer sa note depuis sa place, c’est simple a priori. A priori seulement. Les fondateurs traversent peu à peu toutes les étapes de la startup innovante : recrutement d’un développeur et association au capital, stratégie produit, financement avec les amis et la famille, premiers clients, pitch devant les investisseurs et toujours pas de réel décollage. Pourtant, “tout le monde disait que l’idée était géniale, mais il n’y avait aucune suite concrète” : typiquement la solution qui cherche son problème. C’est la période la plus difficile pour l’entrepreneur innovant. Jusqu’à la rencontre décisive, avec un grand groupe, qui va exprimer un besoin et faire évoluer l’offre en fonction. Billee doit abandonner une partie de son idée géniale pour trouver un marché qui va assurer son développement. Rien n’est évident à ce stade et toute la question est là : jusqu’à quel point faut-il insister, s’obstiner, croire en son idée ? A quel moment faut-il laisser parler le marché, comprendre les vrais besoins, vendre quelque chose qui n’est pas forcément l’offre rêvée mais vendre quand même. 

 

Les Stationautes ont adoré entendre ces histoires d’entrepreneurs lors des Afterworks de La Station. Il n’y a rien de plus riche qu’une expérience vécue livrée brute, pour elle-même. Rendez-vous bientôt pour de nouvelles histoires. 

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