Entre l’idée et la création, comment financer son projet d’entreprise ? Quelle part de fonds propres doit-on avoir pour lancer sa boîte ? Des questions que se posent les porteurs de projet, peut-être vous aussi… L’aspect financier fait peur. Pour créer son entreprise, il faut de l’argent et du temps, deux éléments essentiel que les entrepreneurs n’ont pas forcément.
Financement bancaires, prêts d’honneur, crowdfunding, subventions, concours, levée de fonds… On fait un tour rapide de la question. Vos réactions et témoignages en commentaires pourront aussi compléter ce tour de table !
Entre subventions et financements participatifs, les porteurs de projet peuvent être aidés pour que leur projet d’entreprise voie le jour…
Première chose à laquelle on pense : le financement participatif, également appelé crowdfunding. Vous connaissez sûrement ce principe; on présente son projet via une vidéo ou des photos sur internet et on propose aux internautes d’investir dans le projet. Le soutien peut prendre la forme d’un prêt, d’une participation au capital de l’entreprise ou d’un don. Les plateformes les plus connues sont Ulule, kisskissbankbank ou Notre petite entreprise. Si vous souhaitez en savoir plus, on vous explique comment fonctionne le crowdfunding. Il existe également le microcrédit, réservé aux personnes que les banques ne pourront pas suivre. Renseignez-vous auprès de l’ADIE, qui propose des microcrédits allant jusqu’à 10 000 €, pour tout type de statuts et tout type de besoins. On en parle d’ailleurs lors de notre prochain Déjeuner de La Station. Autre solution à laquelle on ne pense pas souvent : des aides et subventions. Elles sont proposées par l’Etat, Pôle Emploi, les collectivités locales, les fondations ou associations. Il existe par exemple l’ARCE (Aide à la Reprise ou la Création d’Entreprise), qui permet aux demandeurs d’emploi qui souhaitent créer leur entreprise de toucher leurs allocations sous forme de capital. L’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprises) permet d’exonérer une partie des cotisations sociales pour la première année d’activité d’une personne qui crée son entreprise. Il existe aussi le prêt d’honneur, le plus souvent un prêt à taux zéro pour les porteurs de projet qui n’ont pas un apport personnel suffisant pour créer leur entreprise. En Pays de Saint-Omer, IPSO accompagne ainsi les porteurs de projets avec des prêts d’honneur sans intérêt et sans garantie. Sont concernés tous les porteurs de projets : commerces, industrie, services aux entreprises et aux particuliers. Et moins connu, vous pouvez aussi demander à des personnes d’investir dans votre société, surtout si elle est innovante. C’est ce qu’on appelle les “Business Angels”.
Comment les projets innovants sont-ils financés?
L’approche est différente car il faut financer un risque souvent beaucoup plus important que dans le cas de projets dits « classiques ». Différents outils de financement correspondent à différents stades de développement du projet de création d’une entreprise innovante.
Dans les premiers temps, au moment de la validation technologique et des tests (conception d’un prototype), on parle de pré-amorçage pour qualifier cette phase. Les premières sources de financement sont généralement constituées de prêts contractés dans un environnement de proximité (« friends and family »), de subventions issues de participations à des concours (en particulier le concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes), de prêts d’honneur (le Réseau Entreprendre accompagne les projets innovants avec un programme dédié). Les Business Angels interviennent aussi bien souvent à ce stade (en capital) car leurs logiques d’investissement ne répondent pas aux mêmes critères que les investisseurs financiers et les montants concernés sont généralement plus modestes. Les prêts bancaires classiques sont ici très difficiles à obtenir mais ce n’est pas impossible si un apport conséquent a pu être constitué avec les autres leviers (prêts d’honneurs, gains issus de concours, autres prêts…). Reste aussi la possibilité de convaincre une entreprise – grand compte ou non – de contribuer au financement d’un prototype si l’application qui en sera faite peut avoir un impact stratégique à terme. Au-delà du financement associé à une telle opération, l’avantage d’un deal très en amont avec un industriel valide la pertinence de l’application cible, ce qui sera très utile au moment de parler avec des financiers, le moment venu.
Vient ensuite la phase d’amorçage à proprement parlé. Il s’agit d’une phase cruciale dans la vie du projet puisqu’elle permet de valider que le produit innovant peut toucher un marché. Il s’agit d’une période complexe pour le créateur car il faut ici financer un investissement lié à la conquête du marché. Là encore, les financements classiques sont difficiles à obtenir avant que la preuve d’une réussite future soit apportée avec des succès commerciaux forts (les métriques, les métriques, les métriques…). Une option consiste ici à choisir de faire entrer des investisseurs dans le capital de l’entreprise. Contre une partie du capital (en générale 10 à 30%), un ou plusieurs investisseurs apportent des fonds qui seront utilisés pour atteindre un nouveau stade de croissance montrant que l’entreprise dispose de la bonne offre produit, au bon prix, pour le bon segment de marché. Cette période peut prendre 12 à 24 mois, une période longue qu’il faut financer. En général les montants levés en amorçages sont compris entre 200 K€ et 1 M€. Au terme de cette phase d’amorçage et si celle-ci se termine positivement, d’autres levées de fonds sont possibles (et plus simples) avec les mêmes investisseurs – ou d’autres – pour poursuivre le développement. De même, quand le risque est moins élevé parce que les preuves sont apportées (l’entrepreneur a véritablement compris son marché), les portes du financement bancaire classique s’ouvrent plus facilement, à des conditions souvent meilleures également.
Création d’entreprise, mais aussi reprise : témoignage de stationautes !
Création ou reprise d’entreprise, financer son projet est toujours compliqué. C’est ce que nous explique Luc Beyaert. “ Avec un autre collègue, on a repris le fond de commerce de l’entreprise dans laquelle nous avons travaillé, suite à sa liquidation judiciaire. C’est alors que les négociations ont débuté avec le mandataire judiciaire en charge de la liquidation. En parallèle, on a suivi un cursus avec la BGE pendant un mois, durant lequel les conseillers nous ont expliqué les formes juridiques, les techniques commerciales, managériales, etc… C’était très intéressant et important de le savoir, ce qui nous a permis d’acquérir de bonnes bases. Maintenant, je sais lire un bilan par exemple”. Il existe d’autres organismes qui accompagnent les porteurs de projet, comme la CCI par exemple. “ Nous avons également entamé les négociations avec le propriétaire des murs. Une fois mis d’accord, nous devons encore passer devant le notaire pour acter la reprise du fond de commerce. Concernant le financement, un prêt bancaire a été accepté, au nom de la société. Nous avons chacun fait un prêt personnel à taux zéro avec l’IFI. Reprendre une entreprise est long et fastidieux, même si c’est très intéressant. C’est un réel investissement personnel, et on a hâte d’y être. Il ne nous reste plus qu’à signer le nouveau bail commercial et à réouvrir.”
Autre membre de notre communauté à La Station, David Rots, qui est photographe vidéaste dans son entreprise Duonix Photos. Il nous explique qu’il a d’abord participé à plusieurs réunions à la Chambre des Métiers de Saint-Omer, juste pour s’informer des démarches à effectuer si un jour il avait envie de créer son entreprise. “Plusieurs années se sont écoulées entre l’envie et l’inscription immatriculation. J’ai suivi beaucoup de formations sur Internet, puis sur Lille et Paris : comment développer son business, le développement personnel, la gestion du temps de travail, etc … L’inscription est facile, le plus difficile arrive après. Je suis du genre prévoyant, j’aime anticiper. En tant que photographe vidéaste, il fallait que je me démarque des autres, que je trouve mon identité visuelle. Il m’a fallu plusieurs années avant que je ne trouve mon IMAGE. “
Au moment de créer son entreprise, David Rots a suivi un Stage Préparatoire à l’Installation (SPI), à l’époque obligatoire. “C’était très intéressant, il permet d’avoir les bases et de ne pas faire de bêtises dès le départ. Créer sa propre entreprise, c’est une réelle expérience humaine. Le monde du travail change, j’avais envie de liberté, d’une bonne raison de me lever le matin. J’ai grandi humainement parlant, je suis plus ouvert et à l’écoute. Si on a une idée, même la plus farfelue, il faut creuser, et essayer de la développer. L’important est l’échec, oui oui l’échec, parce qu’on apprend, on modifie notre perception, on devient plus grand.”
Vous avez envie de créer votre entreprise? Venez discuter avec nous des financements possibles lors de notre Déjeuner de La Station le 17 Mai de 12h30 à 14h00.