Le portage salarial, à mi-chemin entre le statut de salarié et la création d’entreprise.

Bientôt la fin de l’année, vous commencez à penser à de nouveaux projets. C’est peut-être enfin le bon moment pour vous lancer en indépendant. C’est à ce moment que commencent les nuits blanches.

Par où commencer ? Quelle communication adopter ? Comment trouver mes premiers clients ? Et les tâches administratives, comment ça se passe ? Généralement, deux options vous sont proposées : vous prenez votre courage à deux mains et vous vous lancez en totale autonomie, ou vous vous faites accompagner. La question du statut se pose rapidement : devenir auto-entrepreneur ou choisir le portage salarial ? On a un peu travaillé le sujet pour vous…

 

Qu’est-ce que le portage salarial ?

Si on repart de l’ordonnance n° 2015-380 du 2 avril 2015 relative au portage salarial, on s’y perd un peu. Si vous souhaitez (quand même) lire la définition, c’est ici.

Voici une définition plus simple : le portage salarial est une relation contractuelle tripartite. Le salarié porté signe un contrat de travail avec l’entreprise de portage salarial (CDI ou CDD d’une durée de 18 mois maximum), et effectue une prestation pour le client. Il décide de la mission proposée, et il négocie ses honoraires. Le chiffre d’affaires généré par son activité lui est reversé sous forme de salaire par la société de portage salarial. Cette dernière prend entre 3 et 12% de frais de portage et de gestion, le taux varie en fonction du chiffre d’affaires. Le salaire net du porté correspond à environ 50% de son chiffre d’affaires.

Le portage salarial s’adresse aux cadres en recherche d’emploi, aux travailleurs indépendants, en freelance, aux seniors actifs, aux jeunes diplômés, aux futurs créateurs, aux professionnels expatriés, aux auto-entrepreneurs, aux micro-entrepreneurs, aux créateurs d’entreprises, aux consultants formateurs, ou encore aux salariés en reconversion professionnelle. Vous pouvez utiliser le portage salarial pour votre activité principale ou complémentaire, cette nouvelle organisation du travail permet de cumuler plusieurs statuts.

On peut être porté salarié pour diverses activités : devenir formateur, faire du conseil ou de l’audit, travailler dans l’informatique, se spécialiser dans le juridique ou les ressources humaines, apporter ses compétences dans les domaines de la santé ou de la sécurité par exemple. 

Le portage salarial, d’où ça vient ?

Historiquement, c’est en 1988 que le portage salarial a vu le jour. A cette époque, ce sont les seniors qui sont ciblés. Deux associations (les anciens HEC et AVARAP) accompagnent les cadres demandeurs d’emploi dans leur repositionnement et imaginent cette forme d’emploi. Cela s’adresse uniquement aux personnes qui réalisent des missions de conseil, d’expertise et/ou de formation. Au fil des années, le portage salarial va toucher différents publics et divers domaines d’activités.

La notion de portage salarial va connaître un réel tournant en Juin 2008, date à laquelle la loi de modernisation du marché du travail légalise cette nouvelle organisation du travail. Moins de 10 ans après, le 28 avril 2017, est créée une Convention collective dont bénéficie désormais les utilisateurs de la technique de portage salarial. 

Je bénéficie des avantages du salariat tout en étant indépendant.

Témoignages…

Coworker à La Station et en portage salarial chez Webportage depuis 2008, Jérémy Allard est Consultant en webmarketing. « Au départ, le portage salarial était une solution provisoire. J’avais pour objectif de créer une plus grosse structure. Et comme je suis allergique à la paperasse, j’ai rapidement été séduit par ce modèle. Dix ans plus tard, je suis toujours porté salarié et j’en suis très satisfait. Cette forme d’emploi me permet de me consacrer uniquement à mon activité première : le webmarketing. La société de portage salarial s’occupe de la facturation, gère ma comptabilité, me donne un numéro de formateur, etc… Je bénéficie des avantages du salariat tout en étant indépendant. Mon chiffre d’affaires n’est pas limité, je n’ai pas de comptable à payer, pas de comptes à faire le week-end comme peuvent faire d’autres travailleurs indépendants. Le temps que je gagne me permet de développer d’autres projets. Le portage salarial ne me coûte pas plus cher que si je faisais tout moi-même, je dirais même que j’achète mon temps. »

Eric est membre de notre communauté. Il revient sur son expérience : “J’ai fait du portage salarial pour tester un projet, je ne voulais pas gérer les aspects administratifs. Je suis allé chez Grands Ensemble, qui se caractérise plutôt comme une coopérative d’emplois. Le principe était simple : leur équipe s’occupait de la gestion de ma comptabilité et en échange, elle prenait 10% sur mon chiffre d’affaires. En parallèle, je pouvais suivre gratuitement des formations dans le domaine commercial, de la communication, de gestion. Contrairement à une société classique de portage salarial, Grands Ensemble est une association orientée vers les métiers de l’économie sociale et solidaire. Pour débuter une activité, le statut de micro-entreprise me paraît très bien aussi. C’est simple en gestion. Je conseille juste de bien étudier les dépenses réelles, car on ne peut pas déduire la TVA, récupérer ses frais, … Si c’était à refaire, je débuterais en auto-entrepreneur car ce statut correspond plus à mon projet professionnel. »

Le portage salarial, avantages, inconvénients, on fait le point…

Quand vous décidez de créer votre activité, vous voulez imaginer, tester, créer, vous consacrer uniquement à votre coeur de métier. Quotidiennement, vous devez gérer l’aspect administratif et d’autres tâches moins plaisantes qui vous prennent du temps. Dès que vous êtes porté salarié, vous n’avez plus besoin de gérer ces tâches qui découlent de votre activité, comme la facturation ou la comptabilité. La société de portage salarial s’occupe de tout. Vous développez votre activité de manière autonome, tout en bénéficiant des avantages et de la sécurité du statut salarié (assurance chômage, maladie, retraite…). Vous exercez alors votre activité sans contrainte et en évitant les risques liés à la création d’entreprise.

Cette nouvelle forme d’emploi n’est pas toute rose et pose quelques questions :  le contrat qui lie le salarié porté et la société de portage est différent d’un contrat de travail classique, puisqu’il n’y a pas de lien de subordination entre l’employeur et le salarié porté. Peut-on réellement parler de “contrat de travail” ? Faut-il s’engager en CDI ou choisir le CDD ? Est-il préférable d’être à temps partiel ou à temps plein ? Le portage salarial, est-ce une solution provisoire à la création d’entreprise, ou une organisation du travail permanente ? Quelle différence avec le statut d’auto-entrepreneur ? Des questions qui vont trouver réponse au fur et à mesure, des aménagements légaux devraient voir le jour.

En attendant, on s’est interrogé et je vous propose de partir à la découverte du statut d’auto-entrepreneur.

Portage salarial versus auto-entreprise

L’auto-entrepreneur a un chiffre d’affaires plafonné, contrairement au porté salarié. Il n’a pas de droit à la formation. Mis à part ces quelques points, le statut d’auto-entrepreneur ou de micro-entrepreneur n’est pas si différent de celui proposé en portage salarial : que vous choisissiez l’un ou l’autre, vous êtes indépendants. Autre similitude : dans les deux cas, les charges sociales et les impôts sont calculés sur la mission effectuée et le chiffre d’affaires encaissé .

Pour rappel, l’auto-entrepreneur est un travailleur indépendant qui a le statut d’entrepreneur individuel, qui bénéficie du régime social des indépendants. Alors qu’on vient de vous expliquer par A+ B que le portage salarial c’est vraiment la réponse à toutes vos questions, parfois il est plus intéressant de choisir l’auto-entreprise. Voici pourquoi :

L’auto-entrepreneur bénéficie d’une gestion administrative simplifiée : formalités de création réduites, dispense des comptes annuels, franchise de la TVA. Si vous avez quitté votre emploi pour développer votre activité, il est possible, sous certaines conditions, de cumuler le statut d’auto-entrepreneur et le chômage.

Voici une simulation réalisée par le cabinet d’expertise comptable Valoxy, qui compare le statut d’auto-entrepreneur au portage salarial, à lire ici.

Je développe mon activité, que dois-je choisir ?

Le portage salarial peut être une alternative à la création d’une entreprise. Mais cela dépend de votre projet, de vos attentes personnelles et professionnelles. Vous devez vous poser les bonnes questions. Vous remplissez une mission pour un client, vous pouvez lui facturer vos services sans avoir à créer votre entreprise. Cette formule vous permet de vous consacrer uniquement à votre activité. Par contre, si vous souhaitez devenir votre propre patron avec pour objectif de développer votre entreprise, on vous conseillera de vous lancer dans l’auto-entrepreneuriat. Ce statut peut convenir aux personnes qui veulent développer une activité commerciale ou artisanale, avec des prestations à faible coût pour une clientèle diversifiée. Vous pourrez évoluer vers d’autres statuts juridiques, à l’allure à laquelle votre entreprise se développe. C’est à vous de choisir !

Il existe de nombreuses société de portage salarial comme Feeland, Webportage, ITG, Ventoris, Portagéo ou Grands Ensemble. N’hésitez pas à vous poser les bonnes questions et à vous lancer.

 

 

Retour à la liste